Ce dimanche, grasse matinée pour récupérer de la très (et trop) courte nuit la veille. Je m’intègre dans le rythme de la famille qui me reçoit, aujourd’hui c’est marché pour tenir la semaine, donc aussi préparations culinaires…
Une journée avec une petite sortie dans le quartier puis du partage en cuisine ensuite.
(Toutes les photos sont prises avec mon téléphone. Celles prises avec mon reflex ne seront visibles qu’après mon retour.)
Comme d’autres quartiers aperçus entre l’aéroport et la ville, Obolon est un quartier de barres d’immeubles. Pas très récent, pas très riche. Mais avec de la verdure, des petits commerces dans des baraques qui semblent minuscules au pied des barres, et un grand marché sur terrain privé.
Comme dit mon amie chez qui je loge : « Ici tu trouves tout et même plus ». Soit 🙂 Plus qu’une visite pour moi, ce sont de vraies courses d’habitués et je suis le couple chez leurs vendeurs favoris ou leurs découvertes.
Plusieurs stands sont au cul du camion. D’autres sous des bâches, d’autres en plein vent et quelques dans des abris en dur.
Tout est sur table, viande et poisson compris, comme il ne fait pas chaud, pas besoin de louer de vitrine réfrigérante et comme il ne fait pas froid, pas besoin de protéger du gel, la saison parfaite pour ne pas avoir à louer du matériel de conservation. C’est moins contraignant au niveau des normes. Les gâteaux s’exposent dans des boîtes en carton à couvercle plastique pour voir et choisir, à la part ou en vrac au poids. Des petites gens, aux abords du marché, vendent leur cueillette de champignons ou le gras de leurs bêtes (ou dailleurs!?), dans un sac à même le sol, comme il y a 20 ans. Moi, ça ne me pose aucun problème, mais je pense à toutes les normes sanitaires qu’on nous impose en France et je souris de ce décalage. On pourrait voir ça comme un mal, un manque de professionnalisme et de garantie en plus du travail au noir, mais je le ressens plutôt comme une liberté que nous n’avons plus en France, enfin, pas de façon aussi visible.
Nous irons jusqu’à la boutique de la prothésiste ongulaire, dans un bâtiment bas tout en longueur qui n’est pas sans me rappeler un préfabriqué. Ici comme à plusieurs endroits, cafés, coiffeurs et autres petits commerces, tous petits commerces, rendent l’espace entre les barres d’immeubles plus vivant. De concert avec les arbres.
Nous croisons pas mal de ce que je définis comme des « voitures anciennes » sauf qu’ici elles ne sont pas propriété d’un collectionneur. Tout cela me fait l’effet d’une société tiraillée entre la mondialisation à l’occidentale présentée ici aussi par la pub et la télé comme la modernité et le but vers lequel tendre et la réalité d’une société qui ne veut pas perdre son identité ni tout accepter du »progrès ». Cela me pose question sur le système économique souhaité et souhaitable… Est-ce vraiment indispensable de fonctionner selon les règles des pays les plus riches?
Au final, avant de nous mettre au travail pour la semaine, nous avons profité des courses. Devant moi, le litre de cabernet en brique, le pain noir, la bière et les biscuits avec dessin d’ourson qui me rappelle les livres pour enfants de mon enfance. Au repas le chou et les carottes lacto-fermentés, les concombres/cornichons si typiques, le hareng salé, les champignons de saison et les pâtisseries variées. Vraiment, pour moi c’est un gros bonus la différence alimentaire, d’une façon générale en voyage, mais aussi car j’aime vraiment beaucoup les goûts de par-ici. À part la vodka… Thème de ma photo du jour.
Demain, nous partirons dans l’hyper-centre, plus ancien. Ce sera une autre ambiance architecturale. Je me demande quelles auront été les conséquences de la mondialisation depuis 20 ans. Rien de plus frustrant pour moi de me retrouver face aux mêmes grosses enseignes au détriment des particularités locales.
À suivre…