16h30, plein centre de Clermont-Ferrand. Je repars le soir en Creuse. Je me dis que ça serait dommage de ne pas aller voir les volcans de plus près, ils sont juste là… Mon guide papier me dit que même si le puy de dôme n’est pas le plus beau avec sa station météo et son restaurant, c’est tout de même le plus haut, donc celui depuis lequel on voit tous les autres. Et il me dit aussi qu’on peut prendre un train pour y monter.
Vu l’heure, je dois encore rejoindre ma voiture garée en dehors du centre, et vu mes chaussures, je choisis l’option train. Je suis au pied du puy de dôme à 17h40 et quelques, je prendrai le train de 18h, je serai en haut à 18h20.
A la boutique que je parcours vaguement en attendant, je constate que les bracelets en pierre de lave sont fabriqués en Chine… absurde… Sur le quai, plusieurs hommes ont des sacs à dos énormes. Je mets quelques secondes à faire le rapprochement avec la floppée de parapentes aperçue dans les airs et dans un champ près de la gare.
Il n’y a pas grand monde. Peut-être est-ce déjà tard pour monter, peut-être qu’il n’y a pas beaucoup de touristes cette année…? Rien à voir avec le petit train de la Rhune au pays basque même hors saison… j’ai tout le loisir de bouger et de me lever pour faire des photos. Les deux chaînes de volcans se différencient facilement.
Je découvre ces paysages pour la première fois et je trouve ça grandiose. Ça me fait ça à chaque fois que je vais en montagne, pas si souvent.
Arrivée au sommet, j’entreprends d’en faire le tour. C’est une vue dégagée à 360° si on prend le temps de parcourir ce qui était un cratère j’imagine. C’est assez grand pour qu’il n’y ait pas trop de monde pour gâcher le lieu, sauf au point de départ des parapentes. Là, c’est un peu la foule. Je ne m’attarde pas, tant pis pour cet angle de vue (bien beau pourtant), un peu plus loin il y a des gentianes qui feront le premier plan.
Et pour l’autre chaîne de volcans, j’ai bien aimé cadrer avec ce couple d’humains comme au bord du vide.
Je monte et je descends sur le sommet, je tourne, je vire, je ne me lasse pas de la vue, du vent et du soleil aussi qui rendent la visite encore plus agréable. Je me sens vivante, exaltée même. Je cherche une place pour me poser une fois tout parcouru et admiré. Me poser et sentir le lieu par en-dessous cette fois. Je choisis l’esplanade devant le temple de Mercure en ruines et en reconstruction.
Ce temple daterait du 2eme siècle. Je lis aussi qu’avant la conquête romaine on aurait célébré le dieu Lugh sur ce sommet. Aucune idée de comment les guides savent ça. Mais je comprends que ce sommet visible de loin a une vieille histoire spirituelle. Ça me va. Si j’arrive à faire abstraction de l’environnement touristique, je pourrai aussi me nourrir de ça.
Le site du temple est interdit au public, il n’est pas consolidé. Il y a une maison de l’histoire du temple, mais je ne l’ai pas visitée, j’ai privilégié tout ce qui était en plein air, il me reste un peu de temps avant le dernier train pour me poser donc, je choisis les grandes pierres devant le temple, face aux volcans « chevelus ».
Le soleil commence à bien descendre. Il y a moins de passants. J’en profite pour faire mes deux méditations quotidiennes, celles où j’envoie de l’amour à qui en veut, en goûtant la vibration de la terre et les cheveux dans le vent. C’est plutôt bon comme sensation.
Avant de prendre l’avant-dernier train, à 20h40, je teste des autoportraits à contre-jour. Avec le téléphone, l’appareil est trop gros et lourd pour ça. Ça donne des lumières étonnantes.
Et dans la lumière dorée du soleil couchant.
Je redescends sereine et pleine de gratitude pour cette riche journée. Seule dans le wagon, le soleil et des étoiles plein les yeux. Les vaches paissent au milieu des sapins. Je n’ai plus envie de photographier, juste être présente là. Je remarque quand même l’inscription sur le train. Dernière photo.
J’espère que cet endroit restera préservé encore longtemps.